Assemblée générale des personnels et des étudiants
Lundi 16 décembre à 12h00
Amphi bâtiment Satie à Mont-Saint-Aignan
Toutes et tous en manifestation
Mardi 17 décembre
Rouen : 10h30 Cours Clemenceau
Évreux : 14h00 devant la gare
Malgré les mobilisations exceptionnelles de ces derniers jours et le rejet massif de cette contre-réforme dans la population, Édouard Philippe, a confirmé qu’il voulait liquider nos régimes de retraites en imposant une retraite par points.
Après ces annonces, nous avons donc 7 fois plus de raisons de nous mobiliser unis et organisés pour obtenir le retrait pur et simple, et pas d’une seule de ces mesures, du projet de retraites par points de Delevoye-Philippe-Macron :
- Baisse importante des pensions ! É. Philippe a confirmé que le système par points amènerait une forte baisse pour les personnels de l’enseignement supérieur et la recherche dès lors que le calcul des pensions prendrait en compte toute la carrière et non plus les 6 derniers mois, y compris les faibles rémunérations. Quand bien même il promet une revalorisation de nos rémunérations, qui peut le croire ? Rappelons que depuis 2000 notre pouvoir d’achat a nettement diminué et que ce gouvernement a décidé de bloquer la valeur du point d’indice jusqu’en 2021 !
- Travailler plus longtemps ! Cette sanction touchera toutes et tous les agents qui prendront leur retraite après 2023 (et non pas les seuls collègues nés après 1975). Le malus ira croissant de 2023 à 2027, jusqu’à atteindre 10 % en 2027 pour les collègues qui ont travaillés 43 années en 2027 (nés entre 1962 et 1968). Ceux nés après, bien entendu, se verront appliquer ce malus. Ce malus ne s’annulera pas à 64 ans, donc il faudra le subir jusqu’à la mort.
- Sacrifier la jeunesse ! En prétendant conserver quelques avantages pour les anciens, les générations nées entre 1975 et 2003 verraient leurs pensions calculées jusqu’en 2025 sur la base du système actuel puis sur la base du système par points, tandis que les générations nées en 2004 et après commençant à travailler en 2022 seraient directement soumises à ce système. Qui peut oser prétendre que ce système est si juste qu’on ne l’impose qu’à nos enfants et petits-enfants !
- 1000 euros nets de retraite pour les carrières complètes au SMIC ! Qu’est-ce qu’une carrière complète dans l’actuel système par répartition et dans un système à point ? Cette disposition est prévue dans la loi de 2003 mais n’a jamais été appliquée. Rappelons que 1000€ c’est 41 euros en dessous du seuil de pauvreté selon une référence de l’INSEE en 2017. Si quelqu’un a une carrière incomplète, pour cause d’incident de la vie, il n’en aura qu’un pourcentage.
- Les femmes grandes gagnantes ? Avec des carrières discontinues et des temps partiels, les femmes auraient moins de points et donc moins de pensions. Dans le système actuel il existe une prise en compte de 8 trimestres par enfant et cela dès le 1er enfant et une majoration de 10% des pensions pour les deux parents dès le 3ième enfant. Dans son projet le gouvernement prévoit 5% par enfant pour un seul des deux parents et 2% par enfant au-delà du 3ième enfant. Si on prend une future retraitée qui bénéficierait du minimum de 1000 € à condition qu’elle ait eu une carrière complète, 5% pour un enfant cela serait égal à 50 euros par mois, 2% pour un enfant au-delà de 3 cela signifierait 20 euros par enfant. Donc au final peu.
- Maintenir la valeur du point ? Cela ne veut pas dire maintenir le niveau des retraites. Le 1er ministre affirme que la valeur du point ne baissera pas alors même que nous savons qu’une loi peut en défaire une autre. En fait, la question est celle du taux de remplacement, c’est-à-dire la part de mon salaire que j’aurai à la retraite. Donc si le gouvernement garantit la valeur du point, il ne garantit pas l’âge d’équilibre pour les obtenir. Ainsi, supposons que le gouvernement suivant fixe le nouvel âge d’équilibre en 2040 à 67 ans, alors si quelqu’un veut partir à 64 ans, il perdra 15% de sa pension ! D’autre part le gouvernement ne veut pas consacrer plus de 14% du PIB au financement des retraites. Il s’agit donc bien là d’une réforme budgétaire.
- Faire davantage contribuer les hauts salaires ? Le projet prévoit de passer à une surcotisation « non-créatrice de droits » de 2,81% à partir de 120 000€ (soit 10 000€ par mois). Cela correspond à 3 plafonds annuels de la sécurité sociale. Or ce n’est qu’une faible contribution à la solidarité, et au-delà de 3 plafonds, ce qui est cotisé n’ouvre plus de droits. Il y a une incitation pour les plus hauts salaires à aller vers la capitalisation. C’est une brèche importante puisqu’on pourra inciter ensuite un nombre toujours plus grand de salariés à souscrire à un plan d’épargne retraite. C’est l’inverse de la logique de solidarité. Ce que veut faire passer le gouvernement, c’est un système de retraite à deux vitesses, pour aller vers le chacun pour soi.