Pour le 2ème anniversaire de l’accident industriel de Lubrizol qui a très fortement marqué l’ensemble de l’agglomération rouennaise, une journée d’étude pluri-disciplinaire intitulée
« Deux ans (d’enquêtes) après Lubrizol » était prévue ce lundi 27 septembre dans les locaux de l’université à Mont-Saint-Aignan.
Vendredi 24 septembre, nous avons appris que la journée d’étude était annulée sur décision du président, sans aucune explication.
À ce stade, nous ne pouvons que regretter très vivement cette décision et nous poser quelques questions.
En effet, il s’agissait indubitablement d’un événement important pour l’Université de Rouen Normandie compte-tenu de l’implication d’un nombre important de ses personnels dans le cadre d’actions de recherche pluri-disciplinaires visant à s’interroger sur les causes et les conséquences de cette catastrophe industrielle. Journée importante aussi pour l’ensemble de la société qui se pose encore aujourd’hui de nombreuses questions restées sans réponse et que l’université, en tant qu’acteur dans le champ social et institution apte à mener la réflexion s’est engagée à étudier.
Dès lors, les questions qui nous viennent immédiatement à l’esprit sont les suivantes :
– De quoi a-t-on eu peur pour prendre une telle décision qui va marquer la communauté scientifique rouennaise, l’annulation d’une journée d’étude par le président étant un événement exceptionnel ?
– La décision du président de l’université est-elle prise de son propre chef ou des pressions ont-elles été exercées ces derniers jours ? Si c’est le cas, de la part de qui ? De la préfecture, de certains industriels … ?
– La communauté scientifique n’est-elle pas à même de mener un éventuel débat contradictoire sur la gestion de cette crise ou a-t-on peur des conclusions qui pourraient en résulter ?
– Les libertés académiques dont jouissent les chercheurs et les chercheuses dans la définition et la conduite de leurs sujets de recherche sont garanties par la Constitution. Quels motifs pourraient donc justifier leur limitation ?
Sur l’ensemble de ces questions, nous interrogeons publiquement la présidence de l’université et demandons des réponses publiques que les habitants et les habitantes de la métropole rouennaise sont aussi en droit d’obtenir.